samedi 12 mai 2007

Mesure de "demi-vie" au comteur Geyger _ J-133

(english version below)


La « demi-vie » désigne, en physique, la période après laquelle un élément radioactif a perdu la moitié de sa radioactivité. Plus précisément, après laquelle la moitié des atomes radioactifs présents au début se sont divisés en atomes plus « petits », perdant au passage de l’énergie, en partie sous forme de rayonnement (c’est la « radio-activité » mesurable). En simplifiant grossièrement, on dira que la demi-vie est la période après laquelle une certaine quantité de matériau radioactif est deux fois moins radioactif.

Il se trouve que les êtres humains ne se comportent pas comme des matériaux radioactifs. Tout du moins, je ne le pense pas. En effet, même après la moitié de leur vie, ils ont encore beaucoup d’énergie à dissiper et de rayonnement à fournir, parfois même plus que lors de la première moitié.

Il me reste 134 jours à passer ici en Chine. Cela fait 92 jours que je suis arrivé à Pékin. Il est temps de faire une petite évaluation à mi-séjour.

Pas plus tard que cet après-midi, j’ai encore fait cette expérience de monter dans un bus au hasard pour voir où il va. Il m’a emmené vers le nord pendant des kilomètres, je crois que j’étais en fait en dehors de Pékin à la fin. Cela veut aussi dire que j’étais resté assis dans ce bus pendant plus de 2 heures, juste pour ce trajet aller. Un long chemin, où j’ai confirmé que je peux encore être étonné par ce que je vois, ce que je découvre ; les nouveaux paysages et les nouveaux visages ; des parcs, des styles architecturaux, l’urbanisme et l’absence d’urbanisme ; de nouveaux compagnons de voyage qui m’indiquent où nous nous trouvons sur mon plan, lorsque je me suis perdu.

Mon niveau de chinois s’est suffisamment amélioré pour que je puisse aller dans n’importe quelle partie de la ville, en confiance. Si tu n’arrives pas à imaginer ce que cela représente… essaye ceci : mets le nez dehors, et fais comme si tu ne comprenais rien de ce que tu vois. Vraiment. Absolument rien. Pas de nom de rues, ni de panneaux du code de la route ; pas de noms de station de métro ou d’arrêt de bus ; même pas la signalisation au sol (c’est important, quand on ne veut pas se faire rouler dessus, car le piéton est tout en bas de la chaîne de priorités dans la circulation automobile pékinoise). Le seul moyen de se localiser est de comparer ce que l’on voir avec des lettres que tu ne reconnais pas, formant des mots que tu ne comprends pas, écrits par quelqu’un sur une feuille de papier. C’est ainsi que je me suis senti pendant les premières semaines. On se sent d’autant plus perdu que tout paraît normal aux gens qui t’entourent.

Il y a peu, j’ai commencé un nouveau projet interne, au bureau, qui représente une certaine responsabilité. Rien d’extraordinaire, mais suffisamment pour que je me sente impliqué et que je le considère comme un défi à relever.

Je suis en contact avec mon école de commerce en France, et leur ai envoyé ces jours-ci quelques opportunités de stage (techniques) sur Pékin dont j’ai eu vent récemment.

Je pense avoir réussi à garder une forme d’équilibre dans mes relations ici, rencontrant et me liant d’amitié avec aussi bien des chinois que d’autres stagiaires étranger, et je ne reste pas qu’avec un seul groupe. Je fuis peut-être un peu trop les français que je connais ici, et qui s’attendaient sans doute à me voir plus souvent !! Je réussis à appeler en France de temps en temps, mais pas très régulièrement. Ca fait tout de même plaisir de parler à sa famille, ses amis, quand on peut.

En résumé, j’ai transformé certaines de mes habitudes, j’en ai développé de nouvelles, pour m’habituer à cet environnement qu’est ici la ville de Pékin. Je m’intéresse maintenant plus en détail à la culture chinoise. Après trois mois, je dirais que c’est le bon moment. Je trouve presque dommage qu’il me reste si peu de temps : trois autre mois. Je dois trouver quelqu’un qui m’aide à comprendre cette culture, par une approche historique et structurée (pourquoi ? parce que j’apprends mieux comme ça, na ! :p ).

Mes prochaines étapes ? En savoir d’avantage sur le monde du travail et les secteurs des communications et des technologies de l’information ; être en contact plus fréquent avec mon tuteur de stage, en France ; fixer une direction pour mon avenir professionnel proche.

Pour finir sur une note personnelle : d’un côté… j’ai hâte de rentrer ! Vous me manquez tous, et toutes ! ;)

D’un autre côté, je continue de vivre une superbe expérience, et je tente d’apprécier chaque moment à sa juste valeur. Si l’une ou l’un d’entre vous à l’occasion de passer par Pékin, ou même en Chine plus généralement, (et supporterait de me voir :p ), faites-moi signe !

Ps1 : c’était la première… et probablement la dernière fois que je tente de faire un post en deux langues. Certes, c’est sympa de diffuser au plus grand nombre, mais ça prend vraiment trop de temps.

Ps2 : les derniers mots de la version anglaise étaient « we'll try to catch up! » : eh bien, c’est difficile à traduire en français !! Quelqu’un a une idée ?

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